C. Aylin Sullivan

nom Sullivan, comme mon père bien entendu. Mes parents sont divorcés mais j'ai gardé son nom. → prénom Cameron Aylin mais tout le monde m'appelle par mon deuxième prénom pour éviter toute confusion. → âge Vingt quatre ans. → date et lieu de naissance Je suis née le onze juin mille neuf cent huitante neuf à Blue Hills aux Etats-Unis. → métier Danseuse et professeur de danse à mes heures perdues. → statut civil Célibataire. → attirances sexuelles Femmes. Je me suis essayée aux hommes, mais décidément, rien ne vaut la douceur féminine. → groupe Picasso. → avatar écrireici.

Cap ou pas cap ?

pseudo h3artbeats mais en général on m'appelle Virginie. → âge Vingt et un ans! → comment as-tu connu le forum Par Facebook (merci Manon) → avis sur le forum J'aime le design qui brûle pas les yeux et l'ambiance a l'air sympathique! → personnage inventé ou scénario Inventé. → dc Nein. → dernier mot Que la Force soit avec moi.

Mon histoire, la seule, la vraie.

« Autant dire qu'avec ma petite soeur, c'était vraiment pas gagné. Comme chaque grand frère, je l'ai détestée, je l'ai embêtée et j'ai tout fait pour qu'elle me fiche la paix. Nous avons neuf ans de différence et j'ai pas trop compris pourquoi tout d'un coup il y avait un bébé à la maison qui ne cessait de crier presque vingt quatre heures sur vingt quatre. Heureusement, en grandissant, j'ai compris qu'elle était ma petite soeur et que même si elle était pénible, je me devais de l'aime et de la protéger. L'avantage d'avoir un écart d'âge comme le nôtre c'est que j'ai vraiment pu la voir grandir. Du stade biberon, au stade quatre pattes et à son premier mot, j'ai pu assister à chaque moment important de sa vie. Je pense sincèrement que je suis le mieux placé pour parler d'elle.

S'il y a bien une chose qui représente ma soeur c'est sa passion pour la danse. J'étais encore à l'école lorsqu'à dix ans, elle a manifesté son envie de commencer la danse moderne. Papa avait les moyens de toute manière alors il s'est contenté de lui payer ses cours et ses tenues sans pour autant aller la voir danser ou assister à ses concours. Il était plutôt du genre très plongé dans son travail et à peu se soucier de nous en fin de compte. Je sais qu'Aylin en a souffert mais elle a compensé en acceptant chaque billet que notre père lui donnait. J'avoue, je l'ai aussi fait mais rien ne remplace l'affection d'un père absent. Alors je me suis pas mal occupé d'elle. Venant d'avoir mon permis de conduire, c'est moi qui l'emmenait au studio de danse avant d'aller travailler à la boutique de bandes dessinées puis j'allais la rechercher après mes révisions. Maman assistait à ça, impuissante. Plutôt du genre à se rabaisser, il a fallu qu'on la force à quitter mon père lorsque celui-ci l'a trompée avec sa secrétaire. Aylin était âgée de seize ans lorsque nos parents se sont séparés. Je n'habitais plus à la maison, mon nouvel emploi me demandait un temps fou et j'avoue ne pas avoir vu sa détresse. Aylin a beaucoup moins bien supporté le divorce que moi et il a fallu qu'elle tambourine à ma porte, les poignets lacérés pour que je le vois. Elle était complètement désespérée. Elle s'est renfermée sur elle comme une huître, mais elle ne vous en parlera jamais. Elle n'était plus que l'ombre d'elle même. Elle ne dansait plus, elle avait perdu une bonne dizaine de kilos et lorsqu'on est adolescente c'est pas le genre de chose qui est très recommandée.

Ma soeur a été placée dans un centre spécialisé pour anorexie et dépression. L'un étant lié à l'autre. Maman n'est jamais allée la voir et papa se contentait de payer la facture des soins à la fin du mois. Une fois de plus, elle n'avait que moi. Son calvaire a duré quatre ans. Quatre ans à se battre contre la maladie, contre sa tristesse et contre elle même. C'est quelque chose de sérieux, on ne rigole pas avec la dépression. Il lui a fallu quatre longues années pour s'en remettre, se relever et retrouver la vie qu'elle avait avant. Plus ou moins. Une fois de plus, c'est moi qui était là à sa sortie. Le soir même, on a longuement parlé de ce qu'elle a vécu au centre. Elle m'a expliqué les raisons de sa dépression en m'avouant par la même occasion qu'elle préférait les filles. J'ai été longuement perplexe. Pour moi, se dire lesbienne à vingt ans était quelque chose de passager mais non, je dois m'y faire, ma petite soeur a les mêmes goûts que moi en matière de relations amoureuses. Cependant, je ne l'ai jamais vue avec une femme pour autant.

Constamment en train de se battre contre ses vieux démons, Aylin est venue habiter chez moi. Ca fait cinq ans qu'on partage le même appartement et ça me convient. Le loyer est moins cher et je peux garder un oeil sur ma petite soeur. Juste après sa sortie, elle est retournée au studio de danse, dans un corps normal pour une jeune femme de son âge. On se retrouve le soir pour jouer aux jeux vidéos et parler de la pluie et du beau temps. Aylin a beau être sortie du centre, je la vois toujours en train de se battre pour ne pas replonger.

Jusqu'au jour où elle est rentrée le soir avec un sourire béat sur les lèvres. Il m'a fallu plusieurs longues heures - et quelques Martinis - pour lui faire cracher le morceau. Aylin est tombée amoureuse. Il m'a fallu pas mal de temps pour accepter l'image de ma soeur avec une jeune femme. Je n'ai rien contre les personnes préférant le même sexe qu'eux mais lorsqu'il s'agit de votre petite soeur c'est un peu bizarre. Heureusement, Leila est une personne adorable mais apparemment, pas franchement emprunte à se mettre en couple avec ma petite soeur. J'ai eu peur que cet échec refasse plonger Aylin dans sa dépression. Pourtant, elle a continué à se rendre au studio de danse et elle semble en bonne santé. C'est tout ce que je demande après tout, c'est ma petite soeur et tout ce que je veux, c'est qu'elle soit heureuse et en bonne santé. »