IT'S GONNA BE OKAY SIS'. WE'RE TOGETHER NOW

Arrivée depuis quelques jours à Blue Hills, Alana avait fini par s’installer. Location d’un T3. Tout ce qu’il y avait de plus simple. Elle n’avait pas investi les lieux, n’apportant rien de personnel, ou ne ré décorant pas l’intérieur. La seule pièce qui avait été modifiée était toujours fermée à clef. Sur les 4 murs se dressait photos, carte, article de journaux, papiers confidentiels, dans un coin une table où était déposé plusieurs dossiers. Tout pour mener à bien son investigation. A savoir reprendre là où c’était arrêté la mission d’Elijah avec les éléments nouveaux qu’elle avait pu apporter. Quand elle n’était pas à l’extérieur à mener son enquête ou à être prêt d’Eli, elle restait dans cette pièce, essayant d’avancer. Seul moyen pour le moment pour se vider l’esprit et mettre de côté le fait qu’à présent elle ne représentait plus rien pour l’homme qu’elle aimait. C’était tout elle. Dès qu’il y avait quelque chose qui la touchait personnellement, elle se réfugiait dans le travail. Elle fut néanmoins interrompue dans ses réflexions par un appel.  Monsieur Blackburn. Père d’Elijah, mais également de Roxane et un homme qui fut comme un second père pour elle. La conversation ne dura pas longtemps. Il ignorait qu’Eli était toujours en vie et qu’Alana c’était lancé sur sa trace. D’ailleurs mieux valait pour le moment qu’il l’ignore. Et ce n’était pas une annonce à faire par téléphone. Non, la raison de cet appel était tout autre : Roxane. La jeune femme avait quitté Norwalk, laissant un mot derrière elle disant qu’elle allait chercher des réponses. Roxie et elle étant très proche, il avait naturellement pensé à l’appeler afin d’avoir des nouvelles de sa fille. Lui promettant de la trouver et de l’appeler ensuite, Alana prit une veste et sorti de son appartement, en prenant soin de bien verrouiller derrière elle.

En partant pour Blue Hills, Alana avait informée Roxie de sa découverte. Lui demandant de rester à Norwalk pendant qu’elle partait chercher des réponses et découvrir ce qu’il y avait dans cette petite ville isolée. Seulement c’était sans compter le caractère têtu de son amie. Elle aurait dû se douter qu’elle ne l’écouterait pas et la suivrait ici. Hâtant le pas, elle se dirigea vers le jardin botanique du coin. Endroit calme. Apaisant. Permettant une réflexion posée. Sans interruption. Tout du moins c’est ce que Roxie voyait dans les parcs et la verdure à perte de vue. Vu l’heure, il était évidemment qu’elle y trouverait la jeune femme.  Marchant quelques minutes, tout en découvrant les lieux, elle la vit enfin. Installé en retrait sur un banc, le regard semblant se perdre dans l’horizon. « Je savais que j’te trouverais ici…. Elles avaient été élevée ensemble, étaient amies et se connaissaient par cœur. Elle aurait pu la réprimander sur le fait qu’elle lui avait bien dit de ne pas venir, mais elle ne le fit pas. Comment demander  à une personne de rester à attendre quand une personne qu’elle aime et qui lui manque attend ailleurs. Elle la comprenait et à sa place aurait fait la même chose. Alana se posa alors sur le banc près d’elle et lui prit la main. « Tu tiens l’coup ? ». A sa tête, nul besoin d’être sherlock holmes pour comprendre qu’elle avait revu Elijah, et que tout comme avec elle, il ne l’avait pas reconnu.

 
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En s’installant près de son amie, Alana n’avait nulle intention de la surprendre, elle pensait qu’elle l’avait vu venir mais ce ne fut pas le cas. « Désolé, j’voulais pas te faire peur… ». A peine installée sur le banc, elle vit tout de suite la photo dans la main de Roxie. Une photo de son frère, où quelques gouttes d’eau commençaient à ruisseler. Les yeux de la jeune femme brillaient et se perdait dans une tornade de larmes et de peine. Avant de finalement s’appuyer contre Alana et de se laisser aller. La grande brune, passa un bras derrière son dos et resta contre elle, tant que son amie en éprouvait le besoin. Elle avait toujours été là pour elle, et ayant grandi ensemble, elle la considérait comme sa petite sœur. Il était donc normal qu’elle cherche à la protéger et la préserver. Son état était lié à sa rencontre avec Eli et son amnésie. Il n’y avait pas besoin de mot, ça se voyait, ça se sentait. « Je sais…. ». Elle lui caressa le dos, essayant de la réconfortant, tout en posant sa tête contre la sienne. Il ne m’a pas reconnu non plus. Je sais c’que tu peux ressentir. ». Elles l’aimaient toutes les deux, pas de la même manière, mais il s’agissait d’amour avant tout. Et ne pas être reconnu de l’être aimé est quelque chose d’indescriptible et de difficile à vivre. Alana ne montre pas facilement ses émotions, c’est dans son caractère. Et c’est surtout en cela qu’elle est différente de Roxie, plus fragile. Mais c’est cette différence qui fait qu’elles sont si unies et si proche. Elles se complètent et sont plus forte l’une avec l’autre. Spécialement dans un moment comme celui-ci. « ça fait 5 ans tu sais. 5 ans qu’il doit réapprendre à vivre, sans indice sur la personne qu’il était. Mais maintenant on est là. Il a quelqu’un qui peut lui apporter des réponses. Ça va peut-être prendre du temps, mais les souvenirs vont lui revenir…. ». Elle resserra son étreinte, lui montrant qu’elle était là pour elle et qu’elle ne la laisserait pas vivre ça seule.

 
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La situation était loin d’être idéale. En quittant Norwalk pour Blue Hills, Alana avait seulement expliquée qu’elle avait une piste pour retrouver Elijah et que cette fois ci serait surement la bonne. Mais rien ne pouvait indiquer que ce soit réellement le cas et revoir son frère en chair et os, et en parfaite santé devant elle, avait dû causer un grand choc. « Je sais que c’est difficile, mais l’essentiel c’est qu’il est en vie et sain et sauf ». 5 ans c’était beaucoup, mais malgré le fait de vouloir revenir en arrière, ce n’était pas possible. Alana aussi, avait pendant un temps refait le temps avec des « si », mais au final il faut seulement avancer. Parce que le passé est passé et que l’avenir reste à construire. « On l’a retrouvé Roxie, c’est tout ce qui compte. Tu es sa sœur. Il ne s’en rappel peut-être pas encore, mais toi si. Alors parle lui, raconte lui des anecdotes, retrouve ce temps qui t’as manqué, qui vous a manqué à tous les deux. Il finira par s’en souvenir… ». Seul le temps pouvait faire quelque chose maintenant. Le temps et le fait de partager ce temps auprès de lui.

Quand la question d’une cohabitation avec elle, fut évoquée, Alana se crispa. Si pour le moment ses yeux étaient embués de larmes, elle n’avait pas encore put voir que le visage d’Alana était marqué : lèvre inférieure fendue et entaille au front. Le reste des blessures se trouvant sur son corps, mais dissimuler par ses vêtements. Elle aurait adorée partager un appartement avec elle, pouvant ainsi veiller sur elle et être présente, comme l’avait toujours été. Mais les évènements des derniers jours bouleversaient ses plans. « J’suis désolé… ». Elle lui devait des explications, mais elle ne voulait l’inquiéter pour autant. « J’ai rencontré quelques problèmes en poursuivant mon enquête, et comme tu l’vois, tu n’seras pas en sécurité auprès de moi. Mais j’vais bien ne t’en fait. Pas dans un appartement ensemble. A chaque départ, Alana serait inquiète que son agresseur s’en prenne à Roxie. « Laisse-moi régler ça, avant, d’accord ? ». Elle l’informa également, qu’il y avait des appartements dans le coin pas trop cher et qu’elle pourrait s’y installer. Ainsi une fois tout danger écarté, Alana pourrait la rejoindre.

Enfin, elle lui demanda comme elle allait. Ce que ça lui avait fait de revoir Eli. Qu’il ne se souvienne pas d’elle. Ce qu’il lui avait dit. « Ça va. Quand j’l’ai vu pour la première fois, j’ai été tellement soulagée, que j’me suis jeté dans ses bras…. Mais j’ai vite sentie que quelque chose n’allait pas ». Ce n’était pas la même étreinte, pas la même sensation. Et très vite elle sut pourquoi. « Tout c’que je sais, c’est qu’il y a eu un accident de voiture et qu’à son réveil, il ne se rappelait de rien ni de personne ». Mais elle l’avait revu ensuite, ils avaient discutés et même si pour le moment rien ne lui était revenus, elle ne s’avouait pas vaincue. « Il faut être patiente, j’suis certaine qu’il y aura un moment où un déclic aura lieu ». Elle en était persuadée. Elle le ressentait.