C'était le matin et le soleil perçait sauvagement mes rideaux de chambre. Les yeux toujours fermés, je poussa un petit son de mépris envers celui-ci, avant de les rouvrir tout en couvrant mon visage de ma couverture. J'avais eu du mal à dormir cette nuit car depuis hier, j'étais obligé de porter les tubes qu'ils nous foutent dans le nez afin qu'on respire mieux. Pour tout dire, je détestais cela. Mes narines devenaient rapidement irritées avec ça et ça me brûlait constamment. Par contre, je ne m'en plaignais pas, même si intérieurement je voulais mourir d'énervement. Vraiment, j'étais un bon patient, sur ce plan. Toujours souriant avec le personnel, même ci parfois ce n'était pas toujours évidant. Certains plus que d'autre avaient cette fâcheuse habitude de nous prendre, nous, leurs patients, pour de simples numéros. Leurs approches étaient froides et impersonnelles ...et cela me donnait des frissons dans le dos à chaque fois que j'en croisais un comme cela.

M'étirant le plus possible, en faisant attention à tout ces fils qui m'entouraient et m'emprisonnaient, je regarda un instant vers la porte afin de voir ce qu'il s'y tramait. Le déjeuner semblait ne pas tarder puisque je pouvais entendre au loin, le son des fourchettes cognant indiscrètement sur les assiettes. C'est alors que je senti la faim monter en moi. Mon ventre se mit à faire des sons incongrus, et je me pris à rêver de manger des crêpes ...ou même des gaufres, tient! Malheureusement pour moi, ce n'était pas dans ma diète. Hélas, ici, ils me tenaient loin du sucre ou du gras. Carrément désagréable en sachant que ce qu'il y a de meilleur sur terre ...et tout le monde le sait, ce sont les choses grasses et bourrées de sucre! Je m'attendais donc à voir arriver dans mon assiette des oeufs brouillés avec une salade de fruits puis une tranche de pain brun. Le classique, quoi. Comme de raison, je n'avais pas eu tord non plus! Souriant à la dame qui m'avait apporté mon plat, je lui dis tout simplement un «Merci ...» avant qu'elle ne reparte continuer son boulot.

Soupirant, je me mis donc à manger sans grand envie, quand je me rendis compte qu'aujourd'hui était le jour de garde de Birdy, une de mes amies, ici. Elle était médecin, et parfois s'occupait de mon cas. En fait, je dis parfois ...mais si il en était que de moi, ce serait elle qui s'occuperait de mon cas pour toujours. Disons que j'étais gentil avec tout le monde, certes ...mais reste t-il que je ne donnais pas ma confiance à n'importe qui non plus! Birdy avait été la seule qui avait comprit mes craintes dès le début. Elle avait été aussi la seule à me parler comme un être humain ...Comme un proche ...un ami, quoi. J'en avais été ému, et je m'étais juré que si je pouvais choisir quel médecin serait là à mes côtés dans mes plus durs moments, ce serait sans conteste ma Birdy.

J'avais laissé mes oeufs de côté, dans mon assiette puisqu'ils n'étaient réellement pas mangeables. Cependant, j'étais entrain de m'attaquer à ma salade de fruits quand le loup apparut dans le cadre de porte. Souriant à pleine dent, je dis alors «Birdyyyy!!!» en lui tendant ma main, un peu comme l'aurait fait un gamin, heureux de revoir sa maman. Une fois qu'elle l'ait prise, je la tira doucement vers moi pour lui faire un câlin et ajouta «Tu sens bon! T'as changé de parfum?» puis je l'éloigna un peu de moi afin de la regarder comme il le faut, puis lui demanda finalement «Comment ça va? Passé une bonne nuit?» et lui tendit ma salade de fruits car j'adorais partager mes choses avec ceux que j'appréciais.

J'avais réellement été très heureux de voir ma Birdy apparaître dans le cadre de porte. Ce qu'elle était belle, aujourd'hui! Cela me faisait tout drôle par contre, qu'elle ne soit pas habillé comme à son habitude soit; en médecin! Non, là elle portait ses propres vêtements, et je dois dire qu'ils lui allaient à merveille! Elle resplendissait! J'avais été si joyeux de la voir arrivé, que j'en oublia même ma nuit mouvementé et ces tubes dans le nez qui m'empoisonnaient encore la vie sans que personne ne le sache.

Elle m'avait mit du baume en coeur quand elle m'avait avouée être contente de me revoir aussi, mais surtout quand elle m'annonça qu'elle m'avait apporté quelque chose à manger! Instantanément, mes yeux devinrent tout brillants et j'eus un très large sourire en essayant de voir ce qu'il y avait dans la boîte qu'elle mit à réchauffer. Pour répondre à sa question, je haussa une épaule et dit «Ça va ...Ma nuit fut courte à cause de ça...» je pointai mes tubes et continua «mais sinon ça s'est très bien passé! Merci!» et je lui sourie à pleines dents pour qu'elle voit que malgré tout, j'allais bien. Je ne voulais vraiment pas commencer à l'inquiéter à mon sujet! Elle était en congé, aujourd'hui, de toute façon!

Quand elle me dit ce qui se cachait dans le plat à réchauffé, j'agita mes petits pieds de joie, sous ma couverture, en levant mes deux bras dans les airs comme pour crier victoire! J'adorais les pâtes au fromage! C'était un de mes repas préférés, sans rigoler! C'était si réconfortant et délicieux à la fois ...Du vrai bonheur en bouche, quoi! Je lui dis ensuite «Merci!!! J'avoue que je n'aurais pas beaucoup mangé si tu n'étais pas venue! Les oeufs qui m'ont servit sont horribles!» et je rigola un peu avant de sourire à nouveau, satisfait du de la joie qui m'envahissait depuis un moment déjà.

Lorsqu'elle me demanda des nouvelles de Rose par contre, je me mis à rougir et à rigoler timidement, la tête baissée et les yeux rivés sur mes couvertures. Haussant une épaule, je dis alors «Oui et non ...Je l'ai revue dernièrement et ...Ce n'était pas prévu. Enfin, j'avais sonné tout juste au début de son chiffre ...Alors quand elle est entré dans ma chambre, elle fut plus que surprise de me voir, tu comprends! et moi aussi, disons!» puis je rigola un peu en frottant ma nuque, intimidé et ajouta «Je n'allais pas bien cette journée là en plus, mais elle est restée avec moi jusqu'au bout et ...» puis je me mis à rougir en murmurant «Je me suis réellement rendu compte que j'avais besoin d'elle plus que tout au monde ...» Je pinça ensuite mes lèvres et retourna mon regard vers Birdy tout en souriant faiblement. Mon coeur s'était mit à battre plus rapidement car j'avais parlé de ma Rose. Une preuve de plus qu'elle me faisait encore énormément d'effets!

Je secoua ensuite ma tête pour chasser les craintes qui commençaient à m'envahir, soit; Rose ne voudrait jamais de moi à cause de ma maladie, et blablabla, puis demanda à mon amie «et toi? Du nouveau avec ta vie? Avec ces hommes et ...tes parents?» je tapota ensuite mon lit pour qu'elle vienne s'y asseoir et être plus confortable afin de me parler de ces choses. Je savais que ce sujet pouvais parfois être épineux pour elle, mais j'avais envie de savoir si elle allait bien ou non, elle aussi, à ce niveau. Après tout, c'était moi son confident! J'avais donc amplement le droit de savoir! Non?