e matin, j’ai fait une étrange rencontre… Je descendais comme souvent pour aller chercher mon courrier. Et comme d’habitude, il n’y avait rien mis à part des factures. Je remontais donc, lettres à la main, quand j’entendis une petite voix féminine me saluer d’un ‘Bonjour Monsieur !’. Je me retournai. Je voulus la fixer d’un air agressif, sans lui témoigner de marque d’affection. Je ne suis pas du genre à dire bonjour, encore moins à quelqu’un que je ne connais pas. Mais je ne pus pas… Elle avait son sourire… Elle avait le même sourire qu’Angélica ! Des dents éclatantes de blancheur et parfaitement alignées, entourées par des lèvres toutes aussi parfaites. Oui, c’était exactement ce sourire que ma femme arborait si fièrement, lorsque je lui lançais une petite plaisanterie ! Ce sourire que je regardais pendant de longs moments sans m’en lasser. Ce sourire dont je rêve chaque nuit, avant de disparaître lorsque je me réveille. Ce sourire m’empêcha d’envoyer balader cette jeune femme. Cette dernière, il ne faut pas le cacher, était très belle. Une jeune fille aux cheveux longs, marrons. Des yeux marron. Un teint plutôt pâle. Puis ce sourire… Elle me rappelait ma femme, et je me devais de lui adresser au moins un petit mot gentil. Je lui rendit donc la pareille en lui adressant une salutation : « Bonjour Mademoiselle ! »
Le plus étonnant, c’est que je n’avais jamais rencontré cette femme. Je ne savais qui c’était et ce qu’elle venait faire dans cet immeuble… Dans mon immeuble ! Néanmoins, je pouvais peut-être l’aider à trouver ce qu’elle cherchait. Si elle était en train de chercher quelque chose du moins. Je m’étonnais moi-même à penser tout ça. Moi qui suissi froid et si agressif envers les autres personnes, je voulais cette fois à tout prix parler à quelqu’un. C’est ce que je fis. Je descendis les deux marches sur lesquelles je reposais, et m’approchai un peu plus de la demoiselle. Elle avait mis du parfum, qui sentait d’ailleurs terriblement bon. Je lui demandai alors : « Que venez-vous faire ici ? Je peux peut-être vous aider ? Vous cherchez peut-être quelque chose ? »
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Sujet: Re: • Elle a son sourire... • Malcolm & London • Mar 23 Avr - 11:21
J'allais être en retard, incessamment sous-peu j'allais manquer un des rendez-vous les plus importants de ma nouvelle vie. Un promoteur industriel de Blue Hills m'avait convié au Morrison House afin de voir les détails de mon affaire. J'avoue que tout cela sentait mauvais. A vrai dire, je n'avais parlé qu'à quelque rare personne de mon projet d'avenir, de cette envie poignante de monter ma petite boutique d'herboriste afin d'aider les gens. Aider les gens c'était m'aider moi-même, me faire croire que je n'étais pas qu'une pute de luxe. Du plus profond de moi-même j'espérais encore pouvoir faire quelque chose de bien dans ma vie. Pour le moment et surtout pour récolter les fonds je travaillais au Strip-club. C'est stupide n'est-ce pas ? Vous chassez le naturel et il revient au galop, étant la seule chose que je savais faire la danse, et le seul métier que j'avais connu c'était tout ce que j'avais trouvé pour le moment. Ce n'était que temporaire, si j'avais décidé de changer de vie ce n'était pas pour retomber dans cet infâme monde ici, mais l'argent ne tombe pas par les fenêtres. Toujours est-il que ce fameux promoteur m'avait téléphoné dans la matinée d'hier, pour me fixer un rendez-vous, incompréhensible, je ne m'étais pas méfié. En fait, trop joyeuse je n'avais même pas pensé à vérifier l'identité dudit promoteur. Depuis mon arrivée dans ce chaleureux patelin je n'avais guère eu le temps de faire le tour de la ville, c'est Nolan qui s'en était chargé, mais fatiguée je n'avais pas tout ouï comme j'aurais du et maintenant je ne savais plus. Me mordant la lèvre inférieure j'adressai un regard suppliant au mûr. C'était l'impasse, j'entrepris d'arpenter les couloirs dans l'espoir fou que le hasard fasse bien les choses.Je n'étais plus du genre à compter sur le hasard, par le passé celui-ci m'avait à maintes reprises joué de vils et fourbes tours qui m'avaient valu bien des peines... Subitement une silhouette carrée se dessina dans le couloir. Une lueur d'espoir. Mon sourire réapparut, mes yeux pétillèrent de nouveaux tandis que je le hélais gaiement.
« Bonjour Monsieur ! »
Lorsqu'il se retourna ses onyx semblèrent se perdre dans l'océan de mes iris, pendant ce moment qui fut aussi rapide que fort j'eus l'impression que quelque chose d'indescriptible ce passait, comme un doute traverse furtivement un esprit. Lui souriant de plus belle, dévoilant une rangée de dents étincelante je me rapprochais de quelques pas, après tout, il avait l'air plus triste que méchant et tout en me répondant il en fit de même. Il n'y avait alors plus que de pauvres centimètres qui nous séparaient encore je pouvais sentir... L'alcool. Ce monsieur sentait l'alcool. J'eus un pincement au coeur, l'alcool s'avérait être un poison pour ceux qui ne savaient contrôler leur désir.
« Que venez-vous faire ici ? Je peux peut-être vous aider ? Vous cherchez peut-être quelque chose ? »
Le dardant de mon regard de velours je cherchais à le sonder, les yeux ne sont-ils pas le miroir de l'âme ? Et quelque chose dans ses yeux m'indiquaient une trop grande souffrance.
« Je heu.. Oui. En fait.. » Bredouillais-je.
Fermant les yeux deux secondes je repris contenance alors que mes joues rosirent de gêne. Sans me départir de ce sourire innocent et envoûtant qui faisait ma force je relevais mes iris dans le regard de l'homme.
« London Williams ! L'informais-je en lui tendant la main. Je cherche un certain Marcus Lowdson, un promoteur d'ici. Il m'a donné rendez-vous dans cet immeuble, enfin c'est bien le Morrison House ? »
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Sujet: Re: • Elle a son sourire... • Malcolm & London • Mer 24 Avr - 20:35
a jeune femme semblait perdue dans ses mots et bredouilla quelque chose, avant de se présenter. Elle me tendit la main, que je serrai immédiatement. Ses mains étaient toutes aussi splendides que son sourire. Elles étaient très douces, sans aucune moiteur. Encore une fois, ça me rappelait Angélica. La même texture, la même douceur… J’aurais pu garder ma main liée à la sienne encore longtemps, mais je ne voulais pas paraître malpoli, psychopathe, ou quelque chose comme ça. Malpoli ? Je ne voulais pas être malpoli, alors que je le suis chaque jour avec tout le monde. Oui, je m’étonnais réellement. Moi qui suis odieux avec la moindre personne que je croise, moi qui ne dis jamais bonjour à personne, moi qui n’ose même pas croiser le regard de quelqu’un, voilà que je me mets carrément à parler à quelqu’un, à admirer quelqu’un. Et psychopathe ? Un vieux de 60 balais, qui pue l’alcool à plein nez, qui regarde une femme avec insistance, peut-être me prend-elle déjà pour un psychopathe...
London Williams. C’est son nom. Il me rappelle lui aussi ma femme. London, ou Londres, c’était la ville dans laquelle nous nous étions rendus, ma femme et moi. La seule ville dans laquelle nous sommes allés. Nous y sommes partis en vacances quelques temps après que notre mariage. Un voyage de noce en quelques sortes… C’était aussi quelques temps avant sa mort. Nous avions fait gardés notre fils, pendant que nous y sommes partis. Ce voyage est le seul véritable souvenir qu’il me reste d’elle. Nous avions passé un séjour formidable, et je donnerais tout pour revivre ces instants.
Je lâchai la main de London. Elle répondit à ma question en me disant qu’elle cherchait un Marcus Lowdson. Marcus Lowdson ? Neuvième étage, appartement n°6. « Mmmh… Je n’ai pas connaissance de ce nom. Mais je ne connais pas grand monde… Laissez-moi regarder à ça. » Je me tournai vers les boîtes à lettres. Je faisais mine de chercher ce Marcus Lowdson. J’essayais seulement de perdre du temps, pour que cette demoiselle reste encore un peu avec moi. Je voulais faire sa connaissance, retrouver en elle d’autres points communs avec ma femme. Je pointai du doigt la boîte à lettres de Monsieur Lowdson. « Neuvième étage, appartement n°6. Je vais vous accompagner, j’habite tout en haut. » Je décrochai un sourire. Peut-être le seul sourire que j’ai fait depuis toutes ces années. Ça fait combien de temps ? Une bonne trentaine d’années ? Vous voyez, parfois, j’ai l’impression que je vais entendre la porte s’ouvrir. Que c’est elle qui rentre du boulot. En râlant, comme d’habitude, parce qu’elle a passé une mauvaise journée dans la boutique où elle travaillait. Mais la voir râler me faisait toujours rire. Elle était belle en toutes circonstances, même quand elle s’énervait. Alors je rigolais devant elle. Puis elle me suivait et on éclatait de rire tous les deux, sans aucune véritable raison. Mais on se comprenait. Et on se complétait. Et lorsque l’un rigolait, l’autre faisait de même. Lorsque l’un pleurait, l’autre faisait de même. C’était ainsi que nous voyions un couple : deux personnes qui partagent tout, même leurs émotions. Vous voyez, je m’accroche toujours à cet espoir. Cet espoir qu’elle va arriver d’une minute à l’autre. Cet espoir d’être dans un simple rêve, que je vais me réveiller et qu’elle sera encore là. Malheureusement, ce ne sont que des espoirs, et jamais elle ne reviendra. Je suis désormais obligé de me plonger dans l’alcool, à attendre que mon heure arrive. L’heure où j’irai la rejoindre, où qu’elle soit.
Je fis signe à Mademoiselle Williams de me précéder. Je lui touchai l’arrière de l’épaule, comme pour la pousser. C’était uniquement pour la toucher plus encore. Pour sentir de nouveau ce que j’éprouvais avec Angélica. Moi et la jeune femme montions les escaliers, côte à côte. Je voulais qu’elle me parle. Qu’elle m’adresse un petit mot. Je voulais encore entendre le son de sa voix. Une fois encore. Je n’osais pas lui parler, moi. J’avais perdu cette habitude, de parler aux gens, depuis bien longtemps. Je ne saurais quoi dire. Je ne saurais de quoi parler. Je n’oserais pas.
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