i je devais nommer un lieu de Blue Hills qui me plait le plus, ce serait peut-être cet endroit. Ze endroit : Le Jefferson’s ! Vous me direz, c’est normal pour un ivrogne comme moi que son endroit préféré, ce soit un bar ! Je passe beaucoup de mes journées dans ce bar. On ne peut pas vraiment dire que c’est la décoration qui m’attire dans ce bar. Non. Là-dedans, rien n’est cohérent. Des chaises de jardin sont mélangées à des chaises venues tout droit d’Ikea, et leurs couleurs sont toutes variées : marrons, roses, noires, oranges, bleues, vous pourrez y réviser vos couleurs ! Mais les chaises ne sont qu’un exemple, puisque c’est comme ça pour presque tous les meubles situés dans ce bar. Bien sûr, ce qui m’y attire, c’est l’alcool. C’est le seul endroit de la ville où on peut s’y saouler, mis à part chez soi. Mais si je ne reste pas chez moi pour picoler, c’est parce que, dans le bar, les gens sont comme moi. Tous – ou presque – viennent ici pour boire. Et tous – ou presque – se sont plongés dans l’alcool parce qu’ils ont eu de terribles problèmes. Car non, on ne se plonge pas dans l’alcool pour le plaisir. Non. Si vous-même, vous connaissez des personnes alcooliques, je suis sûr que ces personnes n’ont pas eu une vie facile.
Moi, l’alcool me fait oublier mes soucis. Ou plutôt, ils me les ravivent pour les faire disparaitre. Je pense à eux tout le temps. A ma femme et mon fils. Je ne pourrais expliquer réellement quel effet a l’alcool sur moi. Lorsque j’ai une bouteille dans la main, je ressasse les souvenirs d’antan, lorsqu’ils étaient encore là. Je les vois en train de jouer dans le jardin, je vois Angélica et moi dans la discothèque où on s’est rencontré, je vois mon fils dans la cour de récré. Ça me fait terriblement mal, mais ça me fait du bien en même temps. Et ensuite, ses souvenirs s’évaporent peu à peu, à mesure que j’avale.
Et dans le Jefferson’s, je sais que les autres gens sont comme ça eux aussi. Ils se plongent dans l’alcool pour se libérer de leurs démons qui les hantent. Lorsqu’on voit des gens comme eux, on s‘arrête à notre première impression. Celle où on se dit seulement que ces personnes sont de vieux ivrognes qui n’attendent plus rien de la vie. Mais en réalité, c’est la vie qui ne les a plus attendus et qui les a lâchés. Et je sais qu’au fond d’eux, au vrai fond, ces personnes sont beaucoup meilleures qu’elles ne le laissent paraître. Il faut juste percer leur carapace, les laisser se confier, et essayer de résoudre leur problème.
Hier, j’y suis encore allé, comme tous les jours. Il devait être neuf heures du soir, quelque chose comme ça, quand je suis arrivé dans le bar. Je me dirigeai vers le comptoir et commandai du whisky. C’est toujours le même gars qui me sert. Il porte à chaque fois un costume noir et blanc. Un costume de serveur quoi. Lui, il n’a jamais le sourire. Il se contente juste de servir les clients. Et je préfère ça, au moins, je ne ressens aucune hypocrisie, et surtout aucune pitié comme chez les autres commerçants. Il m’apporta immédiatement mon verre, que je bus d’une traite. Et j’en bus plusieurs comme ça. Je supporte assez bien l’alcool – j’ai eu le temps de m’y habituer -, donc je ne suis pas bourré au bout de trois verres. J’entendis la sonnette au-dessus de la porte retentir, annonçant qu’une personne vient d’entrer. Puis une jeune femme s’assit sur le tabouret se trouvant à ma droite, devant le comptoir.
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Sujet: Re: • Une rencontre... mouvementée ! • Malcolm & Abby-Lou • Ven 26 Avr - 20:19
Une rencontre... mouvementée !
Je n'en pouvais royalement plus. J'en étais presque à vouloir espérer avoir plutôt tiré une balle dans mon ventre à moi plutôt qu'à ce foutu riche de mes deux. Mon dieu, ça m'aurait tellement évité. Oh, je ne dis pas ça parce que je suis suicidaire, loin de là. Disons que l'homme chez qui je travaillais, Killian, me tapait sur les nerfs. Il pensait pouvoir faire de moi n'importe quoi, pensait que j'étais sa femme à tout faire, alors que j'essayais simplement de mener à bien sa maison de gosse de riche pour qu'elle ressemble à quelque chose, et avec un homme comme ça dans les parages, ce n'était pas chose aisé, du tout même. Tout ça, pour rembourser une dette qui ne le sera jamais. Car la mort n'est pas remboursable. Certes, je le regrettais, mais non je ne pouvais rien y changer. Puis c'était du self défense, na. Mmh, arrêtons de me chercher des excuses. Et revenons au sujet principal. Killian. Une vraie enflure. Un idiot de première qui prenait un malin plaisir à me torturer psychologiquement, j'en devenais réellement barge. Il voulait ma peau et l'aurait si je ne faisais rien. Raison de plus pour sortir de bourrer la gueule ce soir.
Je pris mes cliques et mes claques et sortis de ce manoir de tous mes cauchemars. Avais-je oublier de fermer la porte à clef ? Tant mieux, je l'espérais, qu'il se fasse cambrioler. Même mon année et demi en prison était plus reposante. Et je n'avais pas été traitée comme une princesse, loin de là. Tout le monde aimait tant monsieur Parker, que ça en devenait risible. Les gens aimaient sa fortune, et maintenant qu'il n'était plus, elle revenait à ses neveux, encore en vie pour bien longtemps. Pfff. Directement le Jefferson, ce soir, si la chance était avec moi, les petites vieilles du quartier ne serait pas là à discuter par très discrètement sur mon comportement. Pauvres parents.
Une fois arrivée sur place, je me dirigeais vite fait au comptoir. Entre un vieil alcoolique qui trainait souvent dans les parages mais qui n'avait pas l'air trop méchant, et une jeune blondasse attendant sans doute son prince charmant qui ne venait pas. Ah la vie. Je fus tenter de lui rire au nez, mais la soirée n'était pas encore assez avancée pour cela. Qu'elle périsse d'inquiétude et de tristesse. Si la chance lui souriait, son prince charmant ne serait fiancé, lui. Oh non, pas penser à ça, sinon, je lui en foutrais deux vite fait. Graou. Je commandais une tequila, pour bien commencer. Et alors que je voulais sortir l'argent de mon sac, mon coude cogna contre un verre, et celui-ci se renversa par terre. "Putain." Et apparemment le verre du vieux à côté de moi. "Euh, j'suis désolée, ça arrive." Et basta, j'espérais qu'il passerait à autre chose, il n'y avait pas mort d'homme, pas encore.
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Sujet: Re: • Une rencontre... mouvementée ! • Malcolm & Abby-Lou • Mer 8 Mai - 18:45
était une jeune femme. La vingtaine peut-être. Je ne l’avais jamais vu ici. Soit parce qu’elle ne venait jamais dans ce bar, soit parce que j’étais trop saoul pour me rappeler d’elle. Elle était brune, aux yeux marron. Je ne pourrais vraiment dire si elle est belle ou non. A vrai dire, je remarque qu’il ne m’ait jamais arrivé de trouver une femme belle. Pas depuis qu’Angélica est morte du moins… J’ai un blocage avec les femmes depuis sa mort. Pour moi, la femme la plus belle au monde a toujours été elle. Depuis, j’ai un blocage avec les femmes. Je n’ose plus regarder les femmes. Je n’ose plus les trouver belles. Il y a quand même une femme que j’ai trouvée belle depuis. C’est cette jeune fille que j’ai croisé dans l’entrée de l’immeuble. Celle qui avait le même sourire qu’Angelica. Elle me rappelait ma femme. Pour moi, c’était elle et je n’avais pas le choix que de la trouver sublime.
Quoiqu’il en soit, cette femme du bar m’était inconnue, et je préférais qu’elle le reste. Qui c’était, d’abord, pour s’asseoir à côté de moi ? J’aurais préféré être seul, mais il faut que celle-ci se pointe et s’installe tout près de moi ! Je préférais me contenir et ne pas l’agresser directement. Je ne voulais pas faire un scandale en plein milieu du bar. Je ne disais trop rien, jusqu’à ce que cette demoiselle me renverse mon verre. Je devins fou de rage ! Pire encore lorsqu’elle ne dit qu’un simple : « Euh, j’suis désolée, ça arrive. » Je prenais plus ça comme un foutage de gueule que des excuses. Mais excuses ou pas, je n’allais pas laisser une personne me renverser mon verre sans rien dire ! Je ne connaissais pas cette fille, mais je ne l’aimais déjà pas. Et je comptais le lui faire savoir !
Alors que son coude renversa mon verre, je me levai rapidement de mon tabouret pour éviter que la bière ne se renverse sur moi, tout en hurlant : « Eh mais vous êtes conne ou quoi ?! Vous vous prenez pour qui à renverser mon verre comme ça ?! Vous allez m’en repayer un, et tout de suite ! » J’avais tout de même payé mon verre, et il était normal que cette personne qui l’a renversé m’en repaye un. Mais si elle refusait, ça risquait de très mal se passer !